La suite

Je pense manquer d'inspiration concernant le titre de mes articles, spécialement si l'on fait référence à celui-ci, intitulé Et après? 

Plutôt que perdre mon temps à me creuser les méninges pour trouver un titre plus accrocheur, j'ai opté pour la simplicité et la représentativité.

La suite. 

Au mois de juillet, je vous ai fait part de mes peurs, de mon avenir, de mes incertitudes, mais aussi de ma vision positive à propos de la fin de mon contrat dans une école secondaire qui j'ai chérie (et que je chéris encore).

D'ailleurs, je vous remercie pour tous les bons mots que vous m'avez écrits.

J'avais tout de même terminé mon article sur une note positive, disant que peu importe le chemin que prendrait la fin de mon été, que la situation allait être pour le mieux.

Figurez-vous donc que deux jours après avoir publié mon article sur le blogue, je recevais par courriel une offre d'emploi dans un collège privé concernant une ouverture de poste en français de cinquième secondaire et en anglais de première secondaire. Le nom de l'école m'était familier, même si elle est située assez loin de chez moi. J'ai pris le téléphone et j'ai appelé mon père, car il me semblait que cette école fait partie de ses clients (mon père et ma mère travaillent avec les écoles et les organismes à but non lucratif dans le domaine des campagnes d'autofinancement) pour avoir son avis concernant l'ouverture de poste et sur l'école.

Mon père m'a confirmé qu'il s'agissait d'une très belle et bonne école reconnue pour ses bonnes valeurs et son ambiance familiale. 

Dans ma tête, tout allait vite, très vite. Je me voyais déjà en train d'enseigner dans cette école située sur le bord du Fleuve Saint-Laurent, où il est possible de se tremper les deux pieds dans l'eau.  Le seul hic, c'était la distance. L'école est située à plus de 62 km de chez moi et traverser le pont aux heures de pointe pour se rendre sur la Rive-Sud et continuer la route jusqu'à Saint-Michel de Bellechasse est une situation qui m'aurait amenée à passer, dans le trafic, près de 3 heures par jour dans ma voiture.

Une idée me trottait tout de même dans la tête.

Monsieur C habite déjà sur la Rive-Sud, ce qui me rapprochait considérablement de mon potentiel futur lieu de travail. C'était une belle solution, et une qui allait plaire à Monsieur C, ne vous inquiétez pas. J'en ai parlé au principal intéressé, qui m'a encouragée dans mes démarches à montrer mon intérêt pour ce poste. On ne m'a pas priée pour que j'envoie mon curriculum vitae et ma lettre de motivation à la directrice la journée même!

Le lendemain, je reçois sa réponse, me convoquant en entrevue environ 3 semaines plus tard, soit le 3 août. Comme j'ai assez d'expérience en enseignement du français en cinquième secondaire, je ne m'en faisais pas trop pour cette partie de la tâche, mais l'enseignement de l'anglais m'était complètement nouveau. Comme je me débrouille assez bien en anglais et que c'est aussi l'enseignement d'une langue, je me suis dit que ça devrait aller, mais j'ai tout de même épluché le programme d'enseignement de l'anglais langue seconde du premier cycle pour me l'approprier avant l'entrevue. 

En l'espace de trois semaines, j'ai quasiment appris par cœur tout l'historique du Collège, ses activités et le programme d'anglais. 

Mon entrevue a duré 1h30 et elle s'est très bien déroulée. La directrice m'a dit qu'elle donnerait des nouvelles aux candidats au courant de la semaine. 

La journée même, à 20h30, alors que je brossais mes dents, mon téléphone sonne et c'est un numéro que je ne connais pas qui apparaît. Et oui, c'était la directrice qui m'annonçait déjà qu'elle m'offrait le poste si j'étais encore intéressée!

Cette nouvelle impliquait tellement de changements! En plus d'arriver dans une nouvelle école, j'allais enseigner l'anglais et déménager mes pénates chez Monsieur C. Malgré le déménagement, j'ai décidé de garder mon condo et de voir ce qui adviendrait après cette année scolaire. Dès les jours qui ont suivi le 3 août, j'ai tranquillement commencé à transférer mes vêtements, mes livres, mes dossiers, de la nourriture et quelques outils de cuisine chez Monsieur C.

Mon constat après ce simili déménagement : des vêtements, j'en ai bien plus que ce que je pensais! Je ne compte même plus le nombre d'allers-retours que nous avons faits pour transférer mes biens essentiels. 

Ce qui est bien dans toute cette histoire, c'est que l'offre d'emploi était pour un poste et non un  remplacement, ce qui implique que ma carrière pourrait se faire entièrement là-bas. 

À la fin de l'année scolaire 2014-2015, mes collègues de travail me demandaient ce que j'allais faire l'année prochaine, si j'avais un remplacement ailleurs déjà connu. Ma réponse était toujours la même : avec le sourire, je leur répondais que je ne m'en faisais pas trop, que de belles surprises m'étaient souvent arrivées inopinément, que si je n'avais pas de contrat, que j'allais compléter ma maîtrise à l'Université et faire de la suppléance. 

Et bien voilà, encore une fois, j'ai eu une belle surprise et la vie continue son cours d'une façon que je n'aurais même pas pu imaginer. Monsieur C et moi vivons maintenant ensemble dans une seule maison au lieu de deux propriétés et l'incertitude quant à mon avenir s'est complètement dissipée. En plus de retourner dans mes vieilles pantoufles en enseignant le français en secondaire 5, je relèverai de nouveaux défis avec l'enseignement de l'anglais.

Vous pourrez dorénavant me surnommer, en plus de Mademoiselle B, Miss B, ah!